Ascension Petit Mont Blanc (Savoie)

Date de l'étape : 17 août 2018

Organisateur : En solitaire

Randonnée sans portage

Randonnée à la journée

Activités : Randonnée

Chaînes et massifs montagneux : Alpes, Vanoise

Ecosystème : Montagne

Nombre de jours : 1 jour

Altitude maxi : 2680 m

Dénivelé + : 770 m

Dénivelé - : 1280 m

Durée : 7h

Le Petit Mont Blanc (2680 m) est un belvédère incontournable sur la Grande Casse et la calotte glaciaire des Dômes de la Vanoise. Son sommet est composé de gypse qui lui vaut sa couleur blanchâtre. L'ascension peut s'effectuer depuis la vallée de Chavière ou la vallée des Avals.

Au départ du refuge du Roc de la Pêche (1910 m), montée tranquille par le sentier dit « Les Quarelles » sous un soleil matinal et éblouissant. Dominant la vallée pastorale du Doron de Chavière, sous le Roc de la Pêche, les variantes sont nombreuses pour s'élever en altitude. Parfois au travers d'éboulis des couloirs d'avalanche. Les orages passés ont provoqués malheureusement la fermeture par arrêt municipal de certaines voies pédestres. À partir du sentier n° 58 dit du « Sécheron » (vers 2300 m), le parcours se transforme en épingle. Les nuages s'amoncelaient davantage chaque minute et l'air se rafraîchissait.

L'arête Sud du Petit Mont Blanc m'apparut enfin au détour d'une courbe, évoquant d'en bas une bosse. Sa tête blanche et arrondie contrastait avec les pentes verdoyantes des versants. Un nouvel effort en hauteur permet de gagner un replat, partiellement plongé dans une mi-obscurité. En marge de la piste, se trouvait l'abri du Mône (2374 m), cabane non gardée et sans confort. Point de vue remarquable en arrière sur le glacier du Génépy. En face, se distinguait le col du Mône, ultime palier avant d'atteindre l'objectif du jour.

Les nuages accrochaient de plus en plus les sommets ; les crêtes rocheuses devenaient brumeuses. Une polaire était désormais nécessaire. Très venté, le col du Mône (2533 m) constitue un passage entre la vallée de Moriond (les Avals) et la vallée de Chavière, au-dessus de Pralognan-la-Vanoise. Au Nord-Ouest, Courchevel se détachait difficilement d'un épais manteau nuageux. Je reconnaissais à peine la vallée ensoleillée que j'avais arpenté l'année dernière depuis le refuge des lacs Merlet.

Du col, le sentier continue en amont vers le Petit Mont Blanc. Ce dernier tronçon, pentu et à peine envahi par la végétation, évolue sur du terrain friable, le long d'une crête de cristaux de gypse qui donne l'aspect d'une neige poudreuse à ce paysage lunaire. Ainsi l'itinéraire d'accès serpente entre des cônes de dissolution et des pics de cargneule aux formes étranges. Lors de la montée, des belvédères sont régulièrement offerts sur la vallée des Avals et au loin la vallée de Courchevel. Au sommet du Petit Mont Blanc (2680 m), une blancheur immaculée semblait recouvrir le sol, caractérisé par endroits par de multiples dolines, autrement appelées en géologie "entonnoirs de dissolution". Le gypse, roche tendre saline, est visible en tous points, de par sa coloration inhabituelle que par son altitude élevée.

Belvédère censé être exceptionnel, le paysage se voilait à vue d'œil par de gros nuages noirs qui assombrissaient tous les sommets environnants depuis le Sud de la Vanoise. Je peinais à reconnaître des lieux emblématiques que j'ai eu loisir de fouler ces derniers jours : col de Leschaux, Grand Marchet, col de la Valette. Une table d'orientation permet de contempler à l'Est en un large panorama les Glaciers de la Vanoise, la Pointe du Dard, Dôme de Chasseforêt et Dôme de l'Arpont. À ses pieds, s'élargissait le vallon de Chavière et, au Nord dans un pli, se reposait l'imperturbable Pralognan-la-Vanoise. Au-delà, vue impressionnante sur la voie normale d'ascension de la Grande Casse, légèrement enrhumé à cause des nuées.

Le soleil timide disparaissait peu à peu sous l'effet des ténèbres noircissant le ciel et amenant de l'orage. Le tonnerre retentit, précipitant mon départ. Le Rocher de Plassa, représentant l'extrémité méridionale de la crête des Dents de la Portetta, devenait méconnaissable et défigurée par une main géante grisonnante. Par un sentier descendant, je rejoignis le col supérieur des Saulces (2456 m). À peine avoir entamé ma descente finale qu'un violent orage éclata et résonna bruyamment.

Ma plongée vers la vallée, sur un sentier difficile et escarpé, fut laborieuse à cause de l'orage ; le chemin abrupt fuyait parfois sous la pluie battante, offrant de belles glissades en prime ! Le retour à Pralognan, sur la route des Prioux, a été fait en auto-stop pour me mettre enfin à l'abri et mieux soulager mes courbatures !

Ici se conclut mon itinérance en solitaire sur Les Hauts de la Vanoise pour l'été 2018 !