Trekking Refuge du Col du Palet - Refuge de la Leisse (Traversée de la Vanoise)

Date de l'étape : 06 août 2019

Altitude maxi : 2761 m

Dénivelé + : 174 m

Dénivelé - : 274 m

Durée : 5h30

Courte étape qui permet de profiter du paysage, de la faune et de l'ambiance minérale de la haute montagne. Cette randonnée du GR55 reste cependant l'une des plus belles à préparer en raison de son altitude élevée en franchissant le col de la Leisse (2761 m), avant de basculer dans le vallon encaissé de la Leisse, en bordure de la vallée de la Maurienne. Face-à-face tant attendu avec le glacier de la Grande Motte.

Comme à l'accoutumée, mon départ se fait dès la première heure de l'aube. Sous un soleil naissant accompagné par un ciel froid et humide, je m'éloigne doucement du refuge du Col du Palet (2600 m) en remontant la seule route d'accès. Soumis à un vent terrible et entraînant, le col du Palet (2652 m) est situé aux abords de schistes noirs du crétacé supérieur et de cargneules. Proche de là, les berges d'un petit lac se dévoilent près d'un large névé. Les premières gouttes déperlent sur ma veste polaire et mon sac-à-dos. L'horizon est masqué par une couche nuageuse très dense, noircissant les lignes de fuite et les crêtes. Une lumière flamboyante cherche à percer au-dessus des sommets. Le GR5 à suivre contourne le versant oriental de la Crête du Chardonnet pour descendre jusqu'au domaine skiable de Tignes-le-Lac, sous les remontées mécaniques.

À hauteur de la Croix de Lognan (2300 m), le balcon s'étend en bas depuis le lac de Tignes à gauche, se prélassant au fond d'une cuvette, jusqu'à Tignes Val Claret (2107 m) à droite. Ce panorama est aussi un croisement entre les sentiers GR5 et GR55. Le GR55 est une variante qui part de Tignes pour se finir à Modane, en passant par le col de la Leisse, le col de la Vanoise, le village de Pralognan-la-Vanoise et le col de Chavière, traversant ainsi de long en large le Parc National de la Vanoise. Au-delà de Tignes Val Claret, quartier le plus moderne de la station de Tignes, se dévoile le col de Fresse (2576 m) qu'il va falloir aborder.

La descente jusqu'au Val Claret est rapide avec cette joie non dissimulée d'assister enfin au retour du ciel bleu et du soleil. Les ruelles sont désertes, sans doute à cause de l'heure matinale. Le GR55 continue de passer sous des télésièges avant de s'élever vers l'Est dans le vallon du Paquis. À mesure de la montée, longue mais régulière, la civilisation disparaît peu à peu et l'ambiance devient très sauvage à l'approche d'une falaise. En amont de la piste, se découvre un immense replat jalonné de cairns (2531 m), à la bifurcation du col de Fresse à gauche avec le col de la Leisse à droite. J'emprunte ce chemin sans jamais perdre du regard le glacier de la Grande Motte qui domine avec ses 3653 mètres d'altitude.

Ici, je commence à fouler un sol austère et lunaire, entre pierriers et roches. Parfois, le sentier se perd à travers les rochers ou diverses couches de calcaire se transformant en strates. Les névés sont nombreux, avec cette particularité de parcourir de larges surfaces rocheuses lisses et glissantes. Le col de la Leisse (2758 m) est à portée de vue. Dernier névé à franchir avant d'atteindre le col. Lieu de passage entre la vallée de la Tarentaise et celle de la Maurienne, marquant l'entrée dans la commune de Termignon, l'endroit est soumis aux rafales de vent et à un froid extrême. La Grande Motte se fait encore plus proche. À y regarder de plus près, son glacier semble peu imposant et peu impressionnant, par moments défiguré hélas par les constructions du téléphérique.

Désormais, la descente dans la vallée de la Leisse alterne entre fraîcheur et vagues de chaleur. Le GR55 traverse une zone aride et hostile constituée d'éboulis, moraines et pierriers ; le tout ceinturé par une chaîne montagneuse. Les cairns sont peu visibles. Plus loin, au pied du glacier de la Grande Motte et de sa moraine grisâtre, la piste surplombe les lacs glaciaires des Nettes et de la Leisse, ainsi que le lac champêtre du Plan des Nettes. Magnifique cadre alpestre où règne le silence et la solitude ! Le regard s'étend sur un vaste univers minéral et sauvage, fermé de part et d'autre par des glaciers et des versants escarpés. L'horizon n'est plus. Doucement, j'arrive au Plan des Nettes (2559 m), plus verdoyant et pastoral que le lac des Nettes. J'en profite ici, sur une croupe herbeuse, de m'allonger et faire une sieste au soleil. Aucun bruit pour me déranger et personne pour me faire sortir de ma torpeur ! Un véritable délice... Je croise quelques marmottes, gambadant dans les hautes herbes, pleines conscientes de leur liberté. Mon étape du jour se termine dans un refuge perché à 2487 mètres d'altitude, sur le tracé du GR55 et la Via Alpina.

Le refuge de la Leisse est composé de 3 chalets de type "chaloin", escale reposante entre alpages et faune sauvage. Idéalement placé dans le vallon encaissé de la Leisse, parsemé de petits lacs, c'est aussi le royaume des marmottes, bouquetins et chamois. Vue sur la Grande Casse, la Grande Motte, les glaciers de la Vanoise et les sommets frontières de la Haute-Maurienne. Le premier chalet est destiné à l'accueil, le deuxième à la restauration et le troisième au couchage. Avant le dîner, un garde moniteur du Parc national de la Vanoise est venu animer une conférence en plein air sur la faune et la flore.

Pendant le repas, l'orage a éclaté, refroidissant brutalement la vallée et masquant le paysage. Impossible d'assister au soleil couchant ! Le dortoir est alors l'unique échappatoire pour conclure la soirée dans une relative chaleur.

Refuge du Col du Palet - Col de la Leisse - Refuge de la Leisse (2487 m)

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